Le Musée

 

Le Musée Radar présente dans deux bunkers réaménagés des espaces muséographiques exposant la vie de la station et des Douvrais ainsi que l'histoire du radar.

L'héritage de Raymond Laville et d'Yves Rocard

 

A l'origine du Musée Radar, deux personnalités tiennent une place prépondérante : le douvrais Raymond Laville, président des Anciens Combattants de la commune, qui s'est longtemps battu pour la préservation du site ; et le physicien Yves Rocard, père de la radioastronomie française, qui a préservé du ferraillage le radar Würzburg Rieze qu'on peut y voir aujourd'hui. L'Association des Amis du Musée Radar participe de cette double filiation, pour la préservation d'un élément essentiel du patrimoine de la commune, et la mise en valeur de ses collections liées à l'histoire du radar.

Le bunker H 622

Le premier bunker visitable est un abri pour deux groupes de combat, soit 20 hommes. Les Allemands disposaient de tout un catalogue de fortifications où chaque type d'ouvrage était au maximun standardisé. Cette standardisation permettait la construction et la dotation rapide, en matériel, des bunkers. Ainsi une porte blindée présente à Douvres était la même que celle dans un bunker en Norvège, au Pays-Bas ou dans le Sud de la France.

Certains éléments sont constitutifs d'un bunker et se retrouvent, dans la grande majorité des cas, sur l'ensemble des ouvrages de défenses. Les portes blindées ou étanches, les créneaux de défenses, les sas anti-gaz, les systèmes de chauffage ou de ventilation, sont autant d'éléments caractéristiques des bunkers allemands.

Aujourd'hui, certains sites réhabilitent à l'identique l'intérieur de ces forteresses. A Douvres ne subsistent que quelques traces dans les murs des ouvrages. L'ensemble des éléments des bunkers ont été pillés à la Libération, pour les besoins de la population ou fondu par les ferrailleurs pour la reconstruction.
Le bunker réaménagé présente dans les deux pièces des informations sur Douvres pendant l'Occupation, la libération du site, les opérations de déminage et enfin une grande maquette matérialisant l'emprise physique de la station radar d'époque.

Le bunker L 479 « Anton »

Ce bunker est un abri de commandement de la chasse, il s'étend en sous-sol sur deux étages. On trouve, environ, une trentaine de bunker de ce modèle en France.
Véritable « cœur » de la station, il recevait l'ensemble des données des différents radars. Ces données étaient matérialisées grâce à deux tables Seeburg, sur lesquelles un point bleu représentait un avion ami et un point rouge un ennemi. Les points avançaient en fonction des données transmises par les radars. Le but était de guider les escadrilles de chasse jusqu'à l'interception. Ce type de guidage était devenu obsolète en 1944, car les avions avaient leur propre radar embarqué. Vers la fin de la guerre, les stations radars, comme celle de Douvres-la-Délivrande, servaient surtout à la détection aérienne lointaine.

En fonction des données, les officiers présents transmettaient les informations au Quartier Général de la Chasse basé à Bernay dans l'Eure, qui mettait les escadrilles en alerte en fonction de l'avancée et de la destination des avions ennemis.
De part son aspect vital, ce bunker devait fonctionner en permanence. Pour assurer son autonomie en électricité, un groupe électrogène était présent dans une des salles. Le personnel se relayait pour assurer la continuité du service. On trouvait dans ce bunker des soldats pour la garde, mais aussi des électriciens, des mécaniciens, des opérateurs téléphoniques et radars, des contrôleurs aériens, etc.

Aujourd'hui le bunker a été réaménagé en espace muséographique. Il présente au rez-de-chaussée la construction du Mur de l'Atlantique et de la station, mais aussi l'histoire et l'évolution du radar. Un film illustre l'utilisation du radar durant le conflit. Le sous-sol retrace la vie des soldats allemands dans les bunkers au travers de la reconstitution d'une chambrée. Les autres salles sont consacrées aux expositions temporaires.

Le radar Würzburg-Riese

Véritable symbole du musée, le radar Würzburg était présent sur le site en 1944, en deux exemplaires qui fonctionnaient en binôme, l'un pourchassant les avions alliés, l'autre guidant les avions allemands.
Le radar Würzburg-Riese (Géant), permet grâce à sa parabole de 8 mètres de diamètre de poursuivre des avions jusqu'à 80 kilomètres. 1500 exemplaires ont été produits au cours de la guerre.

L'ensemble des radars présents sur le site ont été détruits au cours des combats. Le radar présenté aujourd'hui provient d'une autre station, où l'avait récupéré le professeur Yves Rocard, père de la radio-astronomie française, pour en faire un radio-télescope installé à Meudon, et par la suite à Nançay.
Au début des années 90, des contacts entre le centre de recherche de Nançay et le Mémorial de Caen ont permisl'acquisition de ce radar, devenu obsolète pour la radio-astronomie. La ville de Caen et le Mémorial ont assuré sa restauration à l'identique et son 'installation au Musée Radar de Douvres, créé en 1994 à l'occasion du 50ème anniversaire du Débarquement.

Dans sa configuration actuelle, le radar a été installé sur un socle de béton reconstruit pour accueillir la structure. Seules la cabine et la parabole datent de la guerre, les bras, l'escalier de la cabine et les autres pièces ont été refaites à l'identique.
Le radar a connu une autre tranche de restauration dans les années 2000 et attend aujourd'hui une nouvelle campagne pour retrouver tout son éclat. Il fait partie des très rares exemplaires qui sont encore visibles aujourd'hui en Europe.

Autres radars

Vous pourrez observer sur le site trois autres radars :

Le SCR 584

Ce radar provient de la station radar de Monterfil, près de Rennes. Récupéré grâce à l'Association des Amis du Musée Radar, ce radar américain montre toute la différence et l'avancée technologique des Alliés en comparaison du radar Würzburg, se trouvant juste derrière. Les performances du SCR 584 sont identiques à celles du Würzburg mais avec une taille nettement différente entre les deux radars, ceci grâce au développement des techniques d'hyperfréquences (longueurs d'onde centimétriques).

Le COTAL

Installé à l'entrée du musée sur sa remorque mobile, ce radar a été le premier radar français d'après guerre, construit par Thomson à partir d'une licence américaine du SCR 584 Il a notamment servi en Algérie. Son rôle était de diriger le tir de l'artillerie sur des cibles.

Le Radar Freya

Débutée en 2012, la construction d'une réplique d'un radar Freya, avec l'aide de l'Association Pour le Devoir de Mémoire, se poursuit. Une cabine et une levée de terre devraient permettre de matérialiser ce que représentaient les radars Freya présents à Douvres pendant la guerre.

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